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Comprendre les approches tenant compte des traumatismes ou de la violence pour augmenter la confiance envers les vaccins

À la suite de la pandémie de COVID-19, les conversations sur les vaccins sont devenues de plus en plus présentes dans notre vie quotidienne. Cependant, malgré la fiabilité et l'efficacité bien établies des vaccins, la réticence à l'égard des vaccins reste une préoccupation majeure pour la santé publique. Pour relever ce défi, il est essentiel d'intégrer les principes des approches tenant compte des traumatismes et de la violence dans la prestation de services, en particulier lorsque l'on s'adresse à des populations marginalisées.

Dans le premier webinaire de notre série Augmenter la confiance envers les vaccins, Familles Canada présente Nadine Wathen, professeure et titulaire d'une chaire de recherche du Canada à l'école familiale d'infirmières Arthur Labatt, et Susan Jack, professeure de sciences infirmières à l'Université McMaster, qui nous expliquent la nature des traumatismes et de la violence et comment utiliser des approches tenant compte des traumatismes et de la violence en tant qu'intervenantes en soutien à la famille.

Qu'est-ce qu'une approche tenant compte des traumatismes et la violence?

Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence (ATV) donnent la priorité à la compréhension des expériences individuelles dans un contexte plus large. Les professionnels qui comprennent ATV reconnaissent la complexité du monde social, politique et personnel des individus, y compris les systèmes et les structures qui façonnent leurs opportunités et leurs défis. Ils évitent les analyses au niveau individuel et examinent plutôt le tableau complet de la vie de leurs clients, en reconnaissant que les expériences traumatisantes peuvent façonner les comportements et les réactions. Wathen nous donne un exemple de la façon dont les traumatismes affectent la confiance envers les vaccins au Canada :

"De nombreuses personnes dans notre société ne sont pas sûres de recevoir des vaccins, parce qu'elles ont eu de très mauvaises expériences dans nos systèmes, dans les systèmes de soins de santé et d'éducation, et certainement dans les systèmes de justice pénale et juridique".

Comment les traumatismes affectent-ils notre vie ?

Les traumatismes ne se limitent pas à des événements isolés, mais peuvent être chroniques et omniprésents, affectant les capacités des individus à faire confiance et à nouer des liens. Wathen explique que le traumatisme est une réaction à des événements qui menacent la sécurité, la vie ou l'intégrité personnelle d'une personne.

"C'est une expérience éprouvante... plus que le stress quotidien".

Les réactions au traumatisme peuvent se manifester par des changements physiologiques dans le corps, libérant des hormones de stress comme le cortisol.

"Ce n'est pas seulement dans la tête ; c'est le cerveau, le corps, l'esprit, tout cela ensemble, et c'est ancré dans la physiologie".

Qu'en est-il des violences?

La violence prenne des formes à la fois interpersonnelles et structurelles. La violence structurelle, ancrée dans les systèmes de société, perpétue les disparités et limite les opportunités pour les personnes et les familles marginalisées. La violence interpersonnelle, telle que la maltraitance des enfants ou la violence entre partenaires intimes, est également chronique et complexe, et a un impact sur la confiance et les relations. Wathen décrit quelques exemples de la manière dont les formes de violence interpersonnelle peuvent affecter les individus et les familles :

"Il est difficile, lorsqu'on a grandi dans un foyer très violent, de ne pas voir certains de ces comportements se répéter. Les gens survivent et s'en sortent, mais cela ajoute certainement un fardeau supplémentaire".

Types de traumatismes et de violences

Les expériences traumatisantes sont très variées, allant des catastrophes naturelles aux violences interpersonnelle. Les traumatismes situationnels, comme la perte d'un emploi ou la guerre, sont des événements extérieurs qui menacent la sécurité, tandis que les traumatismes interpersonnels affectent la capacité des individus à faire confiance et à s'attacher.

Wathen préciser - " Les formes interpersonnelles de traumatisme sont généralement chroniques et complexes... elles sont rarement le résultat d'un événement unique".

Les inégalités structurelles sont une autre forme de violence profondément ancrée dans les systèmes sociaux et les institutions, perpétuant les disparités et causant des traumatismes complexes aux personnes marginalisées.

La violence structurelle n'est pas un terme académique... la pauvreté, le racisme, la discrimination... causent des dommages.."

Ces inégalités se manifestent sous diverses formes, telles que les pratiques discriminatoires dans les soins de santé et les inégalités dans l'accès à l'éducation et à l'emploi. En utilisant des approches tenant compte des traumatismes et de la violence pour reconnaître les inégalités structurelles, nous pouvons commencer à démanteler les barrières systémiques et à nous attaquer de front aux traumatismes et aux violences. Voici quelques considérations sur l'utilisation d'approches tenant compte des traumatismes et de la violence dans la prestation de services :

L'importance de la sécurité

Lorsque l'on travaille avec des familles, il est essentiel d'adopter des approches tenant compte des traumatismes et des violences afin de créer des environnements sûrs et favorables. Jack souligne l'importance de la sécurité lors de l'utilisation d'approches tenant compte des traumatismes et de la violence dans la prestation de services.

"Le prestataire et la personne qui utilise le service doivent se sentir en sécurité... et cela doit se faire à la fois au niveau de l'organisation et au niveau de l'individu"

Lutte contre la stigmatisation et la discrimination

Jack poursuit en expliquant que pour fournir des soins tenant compte des traumatismes et des violences, les prestataires de services doivent lutter contre la stigmatisation et la discrimination par une réflexion personnelle et une prise en compte de la manière dont les préjugés personnels peuvent affecter les soins prodigués aux familles canadiennes.

"...Cela signifie également qu'il faut lutter activement contre la stigmatisation et la discrimination, et commencer par ses propres préjugés potentiellement implicites ou autres jugements et stéréotypes que l'on peut apporter dans une interaction - et être réellement conscient de ceux-ci et de la façon dont ils peuvent jouer et nuire à une personne à qui l'on fournit un service".

Collaboration et utilisation d'une approche fondée sur les points forts

Wathen développe son propos en insistant sur la valeur de la collaboration et de la connexion, ainsi que sur la compréhension des préoccupations et des expériences des individus.

Écouter les gens... la collaboration implique la co-création de plans qui s'appuient sur les points forts des individus et soutiennent leur processus de prise de décision".

En tant que professionnels du soutien à la famille, la capacité de reconnaître et de traiter les traumatismes et la violence est essentielle pour fournir des soins et un soutien efficace aux familles canadiennes. En comprenant les complexités des traumatismes et des violences et en intégrant des pratiques tenant compte des traumatismes et de la violence, les praticiens peuvent créer des environnements qui favorisent la guérison et la résilience.

Pour en savoir plus sur la façon dont vous pouvez utiliser des approches tenant compte des traumatismes et de la violence avec les familles que vous servez, consultez l'intégralité du webinaire* ici:

* Note : Le webinaire n'est disponible qu'en anglais.