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Défendre les droits des enfants et des jeunes réfugiés en matière de santé mentale

Ce billet de blog a été écrit par Sierra Sumner. Sierra a reçu le prix Francine and Gerison Lansdown Student Essay Prize par le Landon Pearson Centre for the Study of Childhood and Children's Rights en janvier 2022. Pour soutenir le droit des enfants et des jeunes à être entendus, Familles Canada a demandé à Sierra d'adapter son essai primé en un blogue sur la façon dont les quatre principes directeurs de la CNUDE peuvent éclairer la pratique des fournisseurs de services.

 

Le Canada est actuellement le leader mondial en matière de réinstallation de réfugiés. En 2019, le Canada a offert à 30 082 réfugiés la possibilité de se construire une nouvelle vie (HCR, 2021). S'adapter à un nouvel environnement tout en essayant de faire face à la perte et au chagrin de quitter sa terre natale ainsi qu'à l'expérience du traumatisme pré-migratoire peut avoir un impact sur la santé mentale des jeunes réfugiés de plusieurs façons.

La CNUDE est un accord international qui reconnaît les droits spécifiques que chaque enfant devrait avoir (UNICEF Canada, 2022). Le Canada a ratifié la CNUDE en 1991, ce qui signifie qu'il est de notre responsabilité de nous efforcer de respecter, de protéger et de garantir les droits de tous les enfants du pays, y compris les réfugiés.

La CNUDE est composée de quatre principes directeurs. Ceux-ci comprennent la non-discrimination, l'intérêt supérieur de l'enfant, le droit à la vie, à la survie et au développement ainsi que le respect des opinions de l'enfant (UNICEF, 2019). Il est important que les prestataires de services connaissent les quatre principes directeurs et la manière dont ils peuvent éclairer leur pratique pour garantir un soutien adéquat en ce qui concerne la santé mentale des enfants et des jeunes réfugiés.

Les suggestions suivantes, fondées sur des recherches, peuvent être utiles lorsque l'on travaille avec des jeunes réfugiés et leurs familles pour soutenir leur santé mentale :

1. Non-discrimination (article 2) - "la convention s'applique à tout enfant sans discrimination" (CNUDE, 1989).

Le Canada doit respecter le droit aux services de santé sans discrimination fondée sur la race, l'origine ethnique ou la langue de l'enfant. Ce droit est évident grâce au projet de santé mentale des immigrants et des réfugiés du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), qui offre une formation et des ressources en ligne aux professionnels des services qui travaillent avec les immigrants et les réfugiés.

2. L'intérêt supérieur de l'enfant (article 3) - "L'intérêt supérieur de l'enfant doit être une priorité absolue dans toutes les décisions et actions qui concernent les enfants" (CNUDE, 1989).

L'environnement scolaire est un espace avec lequel de nombreux enfants réfugiés interagissent peu après leur arrivée au Canada. Il est important de veiller à ce que les jeunes réfugiés et leurs familles soient mis en relation avec des ressources au sein de l'école et de leur communauté locale qui donneront aux enfants l'occasion d'exprimer leurs besoins.

3. Le droit à la vie, à la survie et au développement (article 6) - " tout enfant a droit à la vie. Les gouvernements doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la survie et le développement de l'enfant dans toute la mesure de ses potentialités" (CNUDE, 1989).

Divers obstacles influencent l'accès des enfants réfugiés aux services de santé, notamment la méconnaissance des programmes de santé mentale ainsi que les obstacles posés par l'expérience d'établissement (Hadfield et al., 2017). Il est important de promouvoir une sensibilisation aux programmes de santé que le Canada offre aux réfugiés et aux immigrants, comme le Programme fédéral de santé intérimaire. Le racisme est un déterminant social de la santé qui a un impact profond sur l'état de santé des enfants. Il est important d'habiliter les groupes marginalisés en créant des projets au niveau communautaire qui encourageront le partage de la culture, de l'ethnicité et des traditions dans le but d'éliminer les difficultés causées par le racisme.

4. Respect des opinions de l'enfant (article 12) - Tout enfant a le droit d'exprimer ses opinions, ses sentiments et ses souhaits sur toutes les questions qui l'affectent, et de voir ses opinions prises en considération et prises au sérieux" (CNUDE, 1989).

Il est important de fournir aux enfants un espace pour participer à des activités significatives qui les encourageront à exprimer leur voix et leurs sentiments. En tant qu'intervenant, il peut être utile de prendre du recul pour écouter et permettre à l'enfant de guider la conversation, car sa voix est essentielle à l'élaboration de stratégies efficaces pour promouvoir une santé mentale positive. 

En tant que modèle mondial de gestion réussie des migrations, il incombe au Canada et à ceux qui travaillent avec les enfants et les jeunes de s'efforcer de faire respecter les droits des jeunes réfugiés afin de répondre au mieux à leurs besoins en matière de santé mentale.

Contributeur : Sierra Sumner, Étudiant de quatrième année du premier cycle, Université de Trent