Vous sentez-vous un peu épuisé de jouer le rôle de "parent super-héros" depuis des semaines ? Pour ceux d'entre nous qui ont eu des mères au foyer duXXe siècle, je ne pense pas qu'elles aient essayé de jouer ce rôle, même si, sans doute, certaines l'ont fait. Par un jour de pluie comme aujourd'hui, on m'a mis en tenue et en bottes de caoutchouc, puis on m'a jetée dehors pour m'amuser pendant l'après-midi. "Soyez de retour à temps pour le dîner", appelait-elle en claquant la porte derrière moi.
Il y a un million de raisons pour lesquelles, en 2020, nous serions mal à l'aise avec cette approche avant même d'envisager la distanciation sociale et l'isolement de la pandémie. Parlez-moi d'une cocotte-minute ! Nous nous sentons obligés d'inventer des jeux, de faire du bricolage, de trouver des moyens de laisser les petits se défouler physiquement pour qu'ils ne se tapent pas un frère ou une sœur, de surveiller les travaux scolaires, d'aider les plus grands à faire des recherches, de zoomer en famille pour ne pas s'oublier et d'essayer de maintenir ce travail à distance. Oh, et il y a la pression de faire du pain magnifique - après avoir fait la queue devant dix épiceries pour trouver de la farine. Ce truc de super-héros est probablement un peu vieux.
D'un autre côté, nous sommes coincés, alors autant en profiter. Les petits sont ravis que vous soyez là et disponibles pour jouer. Les adolescents et les préadolescents grincheux, bien sûr, sont beaucoup moins ravis. Mais, au moins, tant qu'ils sont otages de COVID-19, nous savons où ils sont, avec qui ils sont, ce qu'ils mangent (boisson, tabac) et nous pouvons vérifier leurs devoirs. Franchement, c'est moins de travail que d'avoir à envoyer un avis de recherche ou un chien pisteur, tant qu'on peut ouvrir un parapluie pour surmonter leur tempête émotionnelle. Sur le plan personnel, j'ai décidé il y a longtemps que, honnêtement, en tant que mère, j'aimais surtout l'adolescence. Mon mari est exactement le contraire : il dit que je peux prendre la relève avec nos petits-enfants puisque l'adolescence lui fait peur. Parfait !
Mais revenons à la survie de la famille COVID-19. Pour ceux d'entre vous qui sont désireux et capables de reprendre le mantra des parents super-héros - bravo ! Allez-y ! Mais, c'est bon si vous avez besoin d'une pause. Et il est bon d'apprendre aux enfants que ne rien faire est en fait quelque chose. L'ennui peut aussi développer le cerveau lorsque nous laissons l'imagination s'emparer de nous - il y a peut-être de bonnes utilisations pour ces vieilles boîtes et pots qui traînent. Laisser de la place pour penser ou regarder les nuages par la fenêtre est également une bonne chose. Combiné avec un peu de soins personnels, comme un rendez-vous virtuel avec votre copain, peut-être que vous et Grumpy Teen pourrez trouver une branche d'olivier pour faire du pain ensemble.
Un message de Kelly Stone,
Président et directeur général, Families Canada
