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Parlez à vos enfants de diversité, d'intégration et oui, de racisme

Parlez à vos enfants de diversité, d'intégration et oui, de racisme

Comment pouvons-nous expliquer à nos enfants pourquoi notre monde est à l'envers ? En pleine pandémie, la mort violente de George Floyd aux mains de la police aux États-Unis a déclenché une onde de choc et d'indignation d'ordre planétaire, et mis au jour le racisme, l'injustice et les inégalités sociales qui sévissent dans nos sociétés, y compris au Canada. Les soutiens institutionnels responsables du maintien de l'ordre, du bon fonctionnement du système de justice pénale et des soins de santé mentale nous ont laissés tomber. Alors que notre instinct nous dicte de ne pas exposer les enfants à la laideur du monde, il faut y résister. Les parents et les grands-parents, de même que tous les adultes présents dans la vie des jeunes, doivent leur parler de la diversité, de l'intégration et oui, du racisme.

En tant qu'adultes responsables et attentifs, nous devons doter nos enfants d'outils solides afin qu'ils puissent se confronter au monde. En initiant souvent des conversations franches et ouvertes, en leur montrant l'exemple de comportements inclusifs et en les amenant à accepter les autres avec toutes leurs différences, nous les équipons de précieux outils. Comme dans tout autre aspect de notre rôle parental, nos actes en disent plus long que nos paroles. Nos enfants nous observent : ils captent, interprètent et intériorisent nos réactions et les signes de notre langage corporel.

Nous pouvons ressentir un certain inconfort à parler de racisme aux enfants. Nous nous imaginons que les tout petits ne remarquent pas la couleur de la peau. Alors devons-nous vraiment attirer leur attention sur ce qui nous différencie les uns des autres ? La réponse est oui. Les enfants de trois ans ont déjà conscience des différences et des similarités entre les gens, alors la porte est grande ouverte pour leur inculquer des valeurs d'acceptation et d'intégration. Si les adultes refusent d'aborder, entre autres, des questions comme celle de la race, ces sujets deviennent des tabous et les enfants tirent des conclusions à partir d'un amalgame de déductions et d'informations provenant des médias ou de leurs amis.

Nous devons prendre une grande inspiration et plonger dans le vif du sujet. Nous devons le faire pour la prochaine génération. Le simple fait de parler aux enfants leur fait comprendre qu'il se passe quelque chose d'important, qui mérite qu'on en discute, et ces conversations ont également le pouvoir de nous révéler à nous-mêmes nos propres préjugés et idées préconçues. Développer son sens de l'empathie, de la compassion et de la justice demande de la pratique, et doit débuter dès l'enfance. Apprendre à reconnaître non seulement les différences raciales et culturelles, mais également les différents niveaux socioéconomiques, de genres et de handicaps est une compétence nécessaire pour un enfant en croissance, car ce sera ensuite pour lui le travail de toute une vie.

Lorsque les parents démontrent les attitudes, les comportements et les valeurs qu'ils souhaitent voir chez leurs enfants, ils leurs permettent d'accueillir et d'apprécier la diversité dans leur vie quotidienne. Au-delà d'être une question de morale, d'éthique et de droits humains, la diversité est une force dans la société. En la reconnaissant, nous offrons à nos enfants un avenir fondé sur l'empathie, l'intégration et le respect de tous. Les bébés naissent avec un sens profond de la justice et de l'équité : en tant qu'adultes, nous devons le nourrir chez nos enfants, puis les laisser bâtir le monde.

Kelly Stone. Photo : Brittany Gawley

Kelly Stone
PDG de Familles Canada